Edition n° 1189 Mercredi 26 novembre 2008 Chronique d'un mercredi sur deux FAITES COUCOU AU SATELLITE C'est beau, les rêves. Comme par exemple celui du CNES (vi, le centre national d'études spatiales à nous qu'on a), qui envisage via son projet e-Corce de lancer une constellation de petits satellites qui permettrait d'avoir une couverture photographique du globe en temps presque réel (renouvelée toutes les semaines dans un premier temps, pour atteindre un renouvellement quotidien à terme). Cela permettrait la réalisation d'applications du style google earth / live earth / geoportail (ayé, j'ai cité trois marques, comme ça pas de jaloux), mais avec des images fraîches, très fraîches, même. Au point qu'on pourrait sans grande peine imaginer que ces applications permettraient de « remonter » dans le temps, aussi. Bref, une chose très bien pour observer l'évolution des paysages ou de l'urbanisme dans une zone donnée, ou, plus prosaïquement aussi, pour avoir un autre point de vue sur son quartier, voir même pour faire passer le temps (au propre comme au figuré si on imagine la possibilité de remonter dans le temps :-) ). Ou pour faire plein d'autres choses encore, mieux si ça se trouve, ou du moins intéressantes aussi. Ou alors, pas si mieux que ça. Un peu comme avec les fonctions du genre de « street view » (i.e., la possibilité d'avoir une vue très rapprochée, semblable à celle qu'on peut avoir en se promenant à pied). Parce que des images avec un tel niveau de détail, à jour et fréquemment renouvelées, ce n'est pas sans poser quelques problèmes. Ne serait-ce que de respect de la vie privée. Ou de confidentialité. Pas vraiment des, euh, j'allais réutiliser le terme de « détails », points sans importance, donc. (Bon, d'accord, sauf aux yeux de certains, pour lesquels le respect de la vie privée des autres, c'est à tout le moins accessoire, mais bon, il ne faut pas généraliser.) Et pas vraiment des questions qu'on peut balayer en les supposant purement théoriques, quand on voit le mode de financement envisagé (vi, les éditeurs des sites commerciaux évoqués plus haut, pourvoyeurs de publicité et autres, dont on connaît hélas la définition toute personnelle qu'ils ont des choses relatives à ces questions de vie privée). Et il n'y a que nous individus qui puissions réellement objecter. Et ce n'est pas facile, parce qu'on s'habitue, qu'on ne prend pas toujours garde(1). C'est le revers de la médaille, en quelque sorte. Parce que si la technologie permet des choses merveilleuses, il y a parfois un risque pour la société en tant que telle qui est grand. Ainsi va la vie, ainsi va le monde. [Et, non, refuser le progrès n'est pas une option réaliste ou même tenable, car ce serait alors entre autre refuser aussi les avancées qu'il peut apporter. Il n'y avait par exemple certes pas tous ces problèmes potentiels du temps de l'homme des cavernes, mais il y a eu, ce me semble au moins, quelques progrès depuis qui font que la vie est plus agréable pour la grande majorité.] Bref, c'est comme toujours à nous individus d'être très vigilant, de peser avec attention ce qu'on nous sert (« c'est bien les caméras de vidéo surveillance dans les lieux publics, ça fait baisser la criminalité, c'est pour votre sécurité », euh, enfin, pas sûr si on en croit des anglais plutôt bien placés(2), par exemple), d'être des acteurs, donc, et pas juste des individus passifs. C'est de la sorte, et seulement de la sorte, que les choses peuvent évoluer le plus favorablement pour tout le monde. Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. Celles et ceux qui ont eu le courage de lire jusqu'ici peuvent s'endormir maintenant. (Nan, je plaisante ! :-) ). À bientôt, Martin http://www.liberation.fr/sciences/0101266892-plus-on-est-habitue-a-etre-observe-moins-on-estsensible-aux-atteintes-a-la-vie-privee (2) http://www.theregister.co.uk/2008/05/06/police_cctv_is_rubbish/ (1) Au format PDF, cette newsletter est cliquable. Les mots en gras cachent des liens hypertextes. Passez la main Acrobat Reader sur l'un de ces mots, un W apparaît. Cliquez. Vous êtes sur Internet ;-) Toutes les marques de commerce, marques de service, logos et autres marques qui pourraient apparaitre dans cette newsletter appartiennent à leurs propriétaires respectifs.