Edition n° 1785 Prévisions Météo Mercredi 6 avril 2011 Le 6 avril 2006, Free publie un communiqué de presse surprenant dans lequel il annonce « étendre son offre WiMax en la rendant accessible à tous les abonnés Free Haut Débit ». Toujours disponible ici : http://www.iliad.fr/presse/2006/CP20060406FR.pdf DSLAM non joignable(s) : 3 lam13-1 lam13-2 sca13-1 Chronique d'un mercredi sur deux IN THE CLOUD... Bonjour les gens, Ah, les joies de l'information, de la liberté de pensée et de la liberté d'expression. Depuis l'essor d'internet, il est devenu beaucoup plus facile pour tout un chacun de s'exprimer et d'être (possiblement) entendu. Avant cet essor, il était naturellement déjà possible de s'exprimer, mais la diffusion était beaucoup plus difficile, et au bout du compte contrôlée par quelques uns. Il est souvent reproché à internet de participer à la diffusion d'informations non vérifiées, non «sérieuses». C'est indéniable : on y trouve presque de tout, et donc bien sûr il y a, outre une sur-duplication de certaines informations pas forcément correctes, une grande part d'informations non vérifiées, y compris manifestement fausse. Et cet argument est utilisé par certains pour tenter d'imposer une différence entre une minorité qui serait «sérieuse», et les autres, la majorité par conséquent, vous et moi donc, qui seraient de seconde zone. Avec certes encore le droit de s'exprimer (ouf !), mais sans les garanties et les facilités offertes à la minorité. Mais cette distinction est-elle justifiée ? Si on se base sur l'actualité récente, on peut en douter. (Et, non, je ne vais pas parler de révolutions :) ) Il y a eu il y a bientôt un mois un tremblement de terre qui a touché le Japon. Et le moins qu'on puisse dire est qu'en cette occasion les médias dits «traditionnels» ne se sont pas forcément illustrés de la meilleure manière qui soit. Pas forcément moins bien que les médias «non traditionnels», notons bien, cependant, hein. En effet, on a vu sous la plume de journalistes (qui sont supposés adhérer au moins en notre joli pays à une charte(1), qui dit entre autre, je cite : [...] Le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ; il ne peut se confondre avec la communication. [...]), dans des médias traditionnels donc, respectables et tout, sur du vrai papier, des choses telles celles décrites dans un amusant article des inrocks(2) (amusant à plus d'un titre, parce que ces derniers étaient tombés dans un travers similaire peu de temps auparavant). Où donc il apparaît qu'un long article, certes pas présenté comme ayant été écrit par un envoyé spécial sur les lieux, mais laissant très généreusement planer le doute, était en fait la collation d'informations reprises à droite et à gauche, romancées, recomposées, et pas vraiment vérifiées non plus. En légère contradiction donc de la jolie charte sus-évoquée, adoptée, hasard du calendrier, juste quelques jours avant (mais sa rédaction précédente en partageait l'esprit, et prétendre qu'elle serait trop nouvelle n'est pas vraiment crédible). Et pas vraiment un accident de parcours, toujours possible (après tout, cette minorité qui aurait des droits et des garanties particulières n'en est pas moins constituée d'hommes et de femmes, comme vous et moi donc), si on en croit les développements(3) qui ont suivi l'article des inrocks évoqué plus haut. http://twitter.com/ L_ADUF http://www.facebook.com/ Association.des.Utilisateurs.de.Free Au format PDF, cette newsletter est cliquable. Les mots en gras cachent des liens hypertextes. Passez la main Acrobat Reader sur l'un de ces mots, un W apparaît. Cliquez. Vous êtes sur Internet ;-) Toutes les marques de commerce, marques de service, logos et autres marques qui pourraient apparaître dans cette newsletter appartiennent à leurs propriétaires respectifs. [ [ Prévisions Météo Mais bon, au moins dans le cas évoqué, on pourrait arguer de l'importance de la catastrophe, du besoin d'informer, de rendre compte. DSLAM non joignable(s) : 3 lam13-1 lam13-2 sca13-1 Cependant la suite des événements est loin d'avoir rassuré. En effet, cette catastrophe a entre autre endommagé une centrale nucléaire au Japon. Et là, force est de constater que, médias traditionnels ou pas traditionnels, on a atteint des sommets. Au point qu'en quelques jours à peine, au moins dans nos jolis médias occidentaux (parce que, ne nous flagellons pas, si les exemples que je donnais venaient de France, nos voisins n'ont pas fait mieux), que ladite catastrophe, le tremblement de terre et ses suites, tsunami compris, donc, ont été occultés (ou au mieux réduit à un entrefilet) par, et bien, la peur que le ciel ne nous tombe sur la tête. Avec donc la grande scène du risque nucléaire (en oubliant de vérifier s'il était dans le cas présent avéré ou non, mais bon, ce n'est pas comme si on allait s'arrêter à ce genre de détails...). Après le ridicule du nuage de Tchernobyl qui s'était arrêté à nos frontières (ou, plus exactement qui les avaient contournées), on est passé à un autre ridicule, tout aussi insensé, et tout aussi également repris en coeur par la quasi totalité des médias. Avec comme experts soit des opposants à la technologie (c'est légitime, et il y a clairement des risques), soit des personnes qui reconnaissaient ne pas avoir d'information sur le cas particulier, mais qui, pour répondre aux questions des journalistes, indiquaient les risques potentiels, les pires bien entendu, parce que c'était la question qu'on leur posait. Sauf que là on n'est plus dans le cadre de l'information sur un événement particulier, mais (dans le premier cas) dans celui de la communication ou (dans le second) de la crainte que le ciel nous tombe sur la tête. À ce titre, l'article/dépêche de Reuters du jour(4) est un modèle du genre. À le lire on croirait que les fuites de radioactivité à ladite centrale auraient causé des dizaines de milliers de victimes, sauf qu'en fait il n'y en a aucune à ce jour (et qu'a priori cela restera le cas, sauf à ce qu'une toujours possible nouvelle catastrophe survienne), et que le chiffre évoqué se rapporte à celles du tremblement de terre et, essentiellement, du tsunami qui a suivi. [Il y a bien ici et là quelques journalistes qui font leur travail(5) sans se laisser aller au roman catastrophe, mais c'est sur cet événement clairement une infime minorité, hélas.] Le remède est pourtant simple : réfléchir, prendre du recul, vérifier les informations, les situer dans leur contexte, bref, rien de plus que les beaux et justes principes inclus dans la charte évoquée, mais qui n'est en rien spécifique aux journalistes. Tout un chacun devrait appliquer ces dits principes. [Petite digression, avec quelques exemples amusants, par John McCarthy (non, pas celui-là, l'autre :) ), sur l'usage de l'arithmétique élémentaire(6).] L'exercice de ces simples précautions pourraient probablement éviter la publication de textes même pas dignes d'un premier avril en manque d'imagination(7), et de la nécessaire mise au point faite en réaction(8). À bientôt, Martin (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) http://www.snj.fr/spip.php?article15 http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/62209/date/2011-03-29/article/nouvel-obs-japon/ http://www.rue89.com/2011/04/02/les-grands-reporters-tous-des-bidonneurs-197528 http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/les-ingenieurs-tentent-d-eviter-une-explosion-a-fukushima_980231.html http://www.theregister.co.uk/2011/03/29/tv_news_goes_hollywood/ http://www-formal.stanford.edu/jmc/progress/arithmetic.html http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/25/un-chaos-numerique-est-possible-en-2015_1498401_3232.html (8) http://www.bortzmeyer.org/riguidel.html http://twitter.com/ L_ADUF http://www.facebook.com/ Association.des.Utilisateurs.de.Free Au format PDF, cette newsletter est cliquable. Les mots en gras cachent des liens hypertextes. Passez la main Acrobat Reader sur l'un de ces mots, un W apparaît. Cliquez. 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